L'Histoire de l'Indicatif HB9V
Le Contexte Historique : Les Débuts du Radioamateurisme en Suisse
Les Premières Années (1911-1926)
L'histoire du radioamateurisme en Suisse débute aux environs de 1911, à une époque où les premiers essais d'émission ont lieu sans base légale ni contrôle des autorités. Les premiers indicatifs, non officiels, apparaissent sur les ondes et sont choisis librement par les opérateurs eux-mêmes. C'était une période d'expérimentation pure où la passion pour la radiocommunication primait sur la réglementation.
Une première loi sur la télégraphie et la téléphonie entre en vigueur le 1er janvier 1924, introduisant enfin une autorisation d'émission officielle. Cette réglementation marque un tournant décisif pour le radioamateurisme suisse, faisant passer l'activité d'un hobby non encadré à un service officiellement reconnu.
L'Évolution des Indicatifs : De H9 à HB9
En 1929, un changement important intervient dans le système d'identification des radioamateurs suisses. Le passage des indicatifs de H9Xx à HB9x pour les radioamateurs (et de H9Rn à HBRn pour les radioécouteurs) s'effectue cette année-là, conformément à la Convention radiotélégraphique internationale de Washington de 1927. Cette convention redéfinit également les bandes de fréquences disponibles pour les radioamateurs au niveau mondial.
À cette époque, la Suisse compte seulement 10 radioamateurs licenciés officiellement, bien que de nombreux écouteurs soient actifs. L'activité radioamateur se développe principalement en Suisse romande, et particulièrement à Lausanne, qui devient un véritable centre d'innovation radioamateur.
Selon une notice publiée dans le T. & R. Bulletin de la Radio Society of Great Britain d'août 1929, envoyée par XHB9MQ : "Les conditions pour le trafic radioamateur dans notre pays sont très difficiles, très peu de stations étant en possession d'une licence officielle. Parmi les licenciés, HB9D (Zurich) opère en téléphonie sur 41.5 mètres, HB9F (Lausanne), qui est d'ailleurs une femme, HB9Y et HB9G (aussi de Lausanne) sont les plus actifs."
Cette observation historique révèle non seulement la prépondérance de Lausanne dans le radioamateurisme suisse des années 1920, mais aussi la présence remarquable d'une femme radioamateur à une époque où cette activité était très majoritairement masculine.
Les Pionniers Suisses
Parmi les pionniers notables du radioamateurisme suisse, plusieurs personnalités ont marqué l'histoire :
Heinrich Degler (HB9A)
Premier radioamateur licencié de Suisse (30 avril 1926) et fondateur de l'USKA. Son indicatif HB9A est l'un des plus anciens et prestigieux de Suisse.
Madeline Moret (HB9F)
La Lausannoise obtient la huitième concession de radioamateur le 1er mai 1927. Elle est également une personnalité reconnue de la lutte féministe en Suisse.
HB9D (Zurich)
Pionnier de la téléphonie radioamateur, opérant sur 41.5 mètres (environ 7.3 MHz) dès les années 1920.
HB9Y et HB9G (Lausanne)
Parmi les stations les plus actives dans les années 1920, contribuant à faire de Lausanne un centre majeur du radioamateurisme romand.
Jacques Brocher (HB9V) : Portrait d'un Pionnier (1903-1987)
Les Débuts d'un Passionné (1919-1931)
Jacques Brocher, surnommé affectueusement "Valentine" dans le milieu radioamateur, est né en 1903. En 1919, âgé de seulement 16 ans, il est mordu par la radio. Il construit son premier poste à galène et capte les signaux horaires de la Tour Eiffel en utilisant une antenne à 4 brins, longs de 120 mètres. Cette antenne imposante témoigne de sa détermination et de son ingéniosité précoce.
Dès le début, il prend part aux nombreuses expériences pratiques dans le domaine de la radio : les premiers balbutiements des émissions de Radio-Lausanne, ceux du premier émetteur de la S.D.N. (Société des Nations) qui devient très rapidement - une fois déplacé à l'aérodrome de Cointrin - l'émetteur de Radio-Genève.
Il quitte ensuite Genève pour Zurich où il poursuit ses études. Le microbe de la radio l'accompagne et c'est ainsi qu'il construit un cadre sur la paroi de sa chambre la mieux orientée, pour écouter dans ses moments de loisirs, la station locale de Hönngg et les émissions en provenance d'autres régions.
L'Épreuve et la Persévérance (1927-1931)
En 1927, un accident au cours de son école d'aspirant l'oblige à se soigner en altitude pendant plus de quatre ans. Cette période difficile se transforme en opportunité : il a alors le temps de se remettre à la radio et au "bricolage". Il construit plusieurs postes récepteurs à réaction au moyen des tubes A415 et B409.
Puis, après quelques brèves tentatives d'émission, il se met à l'étude du morse tout en affinant ses connaissances théoriques de radio-électricité. Il se présente à l'examen de radioamateur et reçoit le 1er avril 1931 l'acte de concession et l'indicatif HB9V.
L'Âge d'Or et l'Engagement (1932-1939)
En 1932, sa santé rétablie, il quitte la montagne et retourne à Genève. Il reprend toute son activité et suit, comme station officielle, l'expédition stratosphérique du Professeur Auguste Piccard, le célèbre physicien et explorateur suisse.
La même année, il est nommé membre du comité directeur de la Société des Émissions de Radio-Genève, et de la Société des Amis de Radio-Genève.
1933 : Président Fondateur HB9G
Lance l'initiative pour créer le Groupement Genevois des Amateurs sur Ondes Courtes, devenu peu après la Section Genevoise de l'USKA, et en assure la fonction de premier président.
1933 : Action Romande
Sur l'instigation d'Otto Ess (HB9AE), il fonde l'Action Romande pour la Radio aux Aveugles et Invalides nécessiteux, qu'il dirigera jusqu'en 1967.
1933 : Innovation Auto-Radio
Prend une part très active à la création des rallyes Auto-Radio, innovant dans l'utilisation mobile de la radio.
1934 : Président Central USKA
L'Assemblée Générale de l'USKA à Bâle lui confie la tâche de président central de l'organisation nationale.
Il est également nommé vice-président à la Fondation de la Maison Genevoise de la Radio et devient délégué au Radio-Verband (Fédération Suisse des Amateurs de Radio), dont il devient rapidement membre du Comité.
C'est durant cette période qu'il mène ses expériences les plus audacieuses : expéditions radio en bateau, en avion, à skis, en montagne. C'est dans ce contexte qu'il développe son fameux transceiver portable "Lilliput".
Le Transceiver "Lilliput" (1936)
En 1936, Jacques Brocher conçoit et construit un équipement portable remarquable : le transceiver "Lilliput". Cet appareil, décrit dans le magazine OLD MAN de juin 1936, représente une prouesse technique pour l'époque. Il participe notamment au National Mountain Day de 1935, un événement pionnier de radiocommunications en montagne.
Le "Lilliput" est un transceiver (transciver en français de l'époque), c'est-à-dire un montage émetteur-récepteur combiné. Cette conception était particulièrement innovante pour l'époque, offrant une portabilité exceptionnelle pour les opérations en extérieur et en montagne.
Records et Liaisons Remarquables
Des liaisons exceptionnelles ont été réalisées par HB9V et HB9BW en 1938, démontrant les capacités remarquables des équipements portables de l'époque. Ces expérimentations sur les bandes VHF étaient particulièrement audacieuses pour les années 1930.
La Guerre et l'Interruption Forcée (1939-1964)
1939 : c'est la guerre. Jacques Brocher se trouve dans la même situation que tous les radioamateurs suisses. Son matériel radio est séquestré par les autorités et pendant environ 25 ans, il abandonne son activité de radioamateur. Cette interruption forcée représente un sacrifice majeur pour quelqu'un d'aussi passionné et actif.
Pendant cette longue période d'absence des ondes, il ne reste pas inactif :
- 1950 : Il s'intéresse à la télévision et préside le Comité Genevois pour la Télévision
- 1954 : Il est délégué à la Commission Fédérale pour l'étude des questions culturelles se rapportant à la Télévision
Le Retour aux Ondes (1966-1987)
1966 : le virus réapparaît ! Après un quart de siècle d'absence, Jacques Brocher reprend du service sur les ondes. Il trafique dans les bandes 145 MHz (2 mètres) et décamétriques (ondes courtes). Il participe régulièrement au QSO des Cheveux Gris jusqu'à la fin novembre 1987, retrouvant la camaraderie et la passion qui l'avaient toujours animé.
Au nom de la Section Genevoise de l'USKA, de tous les amateurs de Suisse et des pays voisins, Henri Besson (HB9FF) lui rendit un hommage émouvant : "Après une intense activité, nous garderons de lui un souvenir ému et durable."
Le Club HB9G et la Succession des Présidents
Le Club des Radioamateurs Genevois (HB9G) a été fondé en 1934 et reste l'un des clubs radioamateurs les plus anciens et les plus prestigieux de Suisse. La succession des présidents du club témoigne de la continuité remarquable de l'activité radioamateur à Genève à travers les décennies :
Marcel Roesgen (HB9AN) - Premier président fondateur. Pionnier de la radio portable, connu pour son installation dans la Cabane du Carroz près de St-Cergue lors du premier National Mountain Day en 1935.
Jules W. Brun (HB9AM)
Ernest Borgstedt (HE9RBZ) - Période de début de guerre
Jacques Brocher (HB9V) - Président pendant la Seconde Guerre mondiale
Gérard de Buren (HB9AW) - Fin de la guerre
Henri Besson (HB9FF) - La plus longue présidence du club (14 ans)
Edouard Maeder (HB9GM)
Lars Nef (HB9VBE)
Eric Pampaloni (HB9EOY) - Président actuel
Le Contexte des Années 1930-1940 : Innovation et Contraintes
Les années 1930 représentent une période d'innovation intense pour le radioamateurisme. Jacques Brocher illustre parfaitement cet esprit pionnier avec ses constructions portables et ses expérimentations sur les bandes VHF. La construction de stations QRPP (très faible puissance) portatives fascinait les radioamateurs de l'époque, permettant des communications sur de longues distances avec des moyens extrêmement limités.
L'émetteur "Lilliput" utilisait une triode américaine de type 30, fonctionnant aussi bien à l'émission qu'à la réception sous 30 volts à la plaque. Sur le courant de plaque à l'émission est de 2.5 mA exactement, ce qui conduit à une puissance de soixante quinze milliwatt. Malgré cette puissance infime, les résultats étaient remarquables. Des liaisons d'une cinquantaine de kilomètres ont été effectuées par HB9V et HB9AW avec une sûreté absolue.
Les Années de Guerre (1940-1945)
Les années 1940 représentent une période cruciale et difficile pour le radioamateurisme mondial. Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux pays ont suspendu ou strictement réglementé l'activité radioamateur pour des raisons de sécurité nationale. En Suisse, bien que le pays soit resté neutre, les radioamateurs devaient respecter des règles strictes concernant leurs émissions, les fréquences autorisées et les contenus de leurs communications.
C'est dans ce contexte que Jacques Brocher a obtenu l'indicatif HB9V et présidé le club HB9G. Les radioamateurs de l'époque faisaient preuve d'une grande résilience, maintenant leur activité malgré les contraintes et contribuant parfois aux efforts de surveillance des communications.
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, des indicatifs en HB7 sont brièvement utilisés à des fins d'essais. Une trentaine de stations participent à ces tests qui permettent la reprise progressive du service radioamateur après les années de guerre. Le préfixe HB7 sera à nouveau utilisé en 1979 à l'occasion du cinquantenaire de l'USKA, permettant aux radioamateurs de remplacer temporairement le "9" de leur indicatif par un "7".
L'Évolution du Système d'Indicatifs en Suisse
Les Différentes Catégories d'Indicatifs
Le système suisse d'indicatifs radioamateurs a considérablement évolué au fil des décennies pour s'adapter à la croissance du nombre de radioamateurs et aux différents niveaux de licence. Voici les principales catégories qui ont existé ou existent encore :
HB9x (1929-1932)
Les premiers indicatifs courts à une lettre pour les pionniers licenciés. Très prestigieux et rares aujourd'hui.
HB9xx
Indicatifs à deux lettres pour les licences complètes, distribués chronologiquement.
HB9xxx
Format actuel pour les licences complètes avec trois lettres. C'est le format standard depuis les années 1980.
HB3xxx (depuis 2000)
Licence "novice" à puissance limitée (100W), permettant l'accès aux bandes VHF/UHF et certaines bandes HF.
HB4
Préfixe réservé aux stations militaires suisses.
HE9
Indicatifs attribués par l'USKA aux radioécouteurs (SWL) sans autorisation d'émission, existant depuis au moins 1960.
Les Années 1960-1980 : Deux Niveaux de Licence
À partir de 1967 environ, deux types de concessions coexistent en Suisse, créant une distinction claire entre les radioamateurs selon leurs compétences et leurs privilèges :
- La concession "complète" (HB9Axx) : Permettant l'utilisation des ondes courtes, attribuée à l'issue d'un examen de radiotélégraphiste incluant obligatoirement la maîtrise du code morse. Cette licence donnait accès à toutes les bandes de fréquences radioamateurs.
- La concession "technicien" (HB9Mxx puis HB9Pxx) : Permettant l'émission uniquement sur les bandes VHF (144MHz) et UHF (430MHz), sans exigence de morse. Cette licence était plus accessible mais limitée en termes de fréquences autorisées.
Durant cette période, les indicatifs sont distribués dans l'ordre alphabétique strict, ce qui permet de situer approximativement leur date de mise en service. Par exemple, la série HB9Dxx correspond aux années 1980. Ce système chronologique facilitait l'identification de l'ancienneté relative des radioamateurs.
Modernisation du Système (1987-Aujourd'hui)
En 1987, une réorganisation importante a lieu avec de nouvelles prescriptions d'exploitation et de concession des P.T.T. (Postes, Téléphones et Télégraphes). Les indicatifs sont alors distribués par l'une des 17 Directions d'Arrondissement des Téléphones (DAT) régionales, décentralisant ainsi la gestion des licences.
Chaque DAT attribue les indicatifs selon une logique spécifique : les lettres de la première moitié de l'alphabet sont réservées pour les licences complètes (niveaux 1 et 2) et les lettres de la seconde moitié pour les licences limitées (niveaux 3 et 4).
En 1995, la gestion des indicatifs est reprise par l'OFCOM (Office Fédéral de la Communication), qui devient l'autorité de tutelle unique du spectre radioélectrique pour toute la Suisse. Cette centralisation améliore la cohérence et l'efficacité du système d'attribution.
Indicatifs Spéciaux et Temporaires
Au fil des ans, plusieurs préfixes spéciaux ont été utilisés de manière temporaire pour célébrer des événements particuliers :
- HB7 (1945 et 1979) : Utilisé après la guerre pour les tests de reprise, puis en 1979 pour le cinquantenaire de l'USKA
- HB2 (2000) : Préfixe spécial pour célébrer le passage en l'an 2000
- HE7 (1991) : Utilisé pour fêter le 700e anniversaire de la Confédération suisse
- HE3RSI (2004) : Première utilisation du préfixe HE3 pour l'activation de l'antenne RSI du site de Sottens
- HE1TELE (2005) : Attribué aux radioamateurs valaisans pour le Téléthon
La Réattribution de HB9V au Club des Radioamateurs Vaudois (2025)
Un Indicatif Historique Retrouve Vie
Après plus de huit décennies d'existence et probablement une longue période d'inactivité, l'indicatif HB9V a été officiellement réattribué en 2025 au Club des Radioamateurs Vaudois. Cette réattribution marque un moment historique pour le radioamateurisme vaudois et crée un lien direct avec le patrimoine radioamateur suisse.
Signification et Symbolisme de HB9V
Le choix de réattribuer l'indicatif HB9V au club vaudois n'est pas anodin et porte plusieurs niveaux de signification :
HB9 : Licence Complète
Le préfixe HB9 identifie la Suisse et indique une licence complète avec accès à toutes les bandes et privilèges.
V : Vaud et Vaudois
La lettre "V" évoque naturellement le canton de Vaud et les Radioamateurs Vaudois, créant une identité claire et mémorable.
Héritage Historique
Connexion directe avec l'histoire radioamateur depuis Jacques Brocher en 1942, préservant la mémoire de 85 ans d'activité.
Simplicité et Prestige
Un indicatif court à une seule lettre est rare et prestigieux, facilement mémorisable et reconnaissable sur les bandes.
L'Infrastructure HB9V Aujourd'hui
Avec l'indicatif HB9V, le club développe une infrastructure radioamateur moderne et complète dans le canton de Vaud, embrassant à la fois les technologies traditionnelles et les innovations numériques les plus récentes :
- Répéteurs VHF/UHF : Stations relais pour la phonie analogique (FM) et les modes numériques C4FM, et Wires-X couvrant la région Lausannoise et ses environs
- Réflecteurs YSF : Serveurs Yaesu System Fusion pour connecter les radioamateurs en mode numérique à travers la Suisse et le monde
- Passerelles multiprotocoles : Systèmes XLX et MMDVM permettant l'interconnexion entre différents modes numériques (DMR, YSF, D-STAR, P25)
- Site web technique (hb9v.ch) : Plateforme complète avec tutoriels détaillés, guides d'installation et documentation technique en français
- Activités régulières : QSO de section, divers événements et sorties
Le Radioamateurisme Vaudois : Une Tradition Continue
Lausanne, Berceau du Radioamateurisme Romand
Il est important de souligner que Lausanne et le canton de Vaud ont joué un rôle absolument central dans le développement du radioamateurisme en Suisse romande dès les années 1920. Les indicatifs HB9Y, HB9G et HB9F (Madeline Moret) à Lausanne étaient parmi les plus actifs dans les années pionnières, contribuant significativement aux expérimentations techniques et aux premières liaisons longue distance.
Cette tradition d'innovation et d'excellence technique se perpétue aujourd'hui avec le Club des Radioamateurs Vaudois sous l'indicatif HB9V. Le club continue de promouvoir activement l'activité radioamateur dans la région, de former de nouvelles générations de radioamateurs et de maintenir une infrastructure de qualité au service de la communauté.
Les Activités du Club HB9V
Le club moderne HB9V perpétue l'esprit des pionniers à travers une grande variété d'activités qui touchent tous les aspects du radioamateurisme :
Formation et Enseignement
Le club HB9V ne propose actuellement pas de cours de préparation aux examens HB3 et HB9. Ces formations sont assurées par le club HB9MM, qui organise des sessions complètes avec support théorique et pratique adapté à tous les niveaux.
Ateliers Techniques
Sessions pratiques sur les antennes, la propagation, les modes numériques, la construction de matériel et le dépannage.
Infrastructure et Maintenance
Développement, maintenance et amélioration continue des répéteurs, réflecteurs et systèmes numériques du canton.
Documentation en Français
Création de tutoriels techniques détaillés en français pour les systèmes radioamateurs, comblant le manque de ressources francophones.
Événements et Contests
Le club participera à des contests nationaux et internationaux. Organisation d'événements et de sorties pour visiter des conventions radioamateurs en Europe, notamment Friedrichshafen, l'une des plus grandes conventions Ham Radio au monde.
Communauté Active
QSO de section réguliers, rencontres conviviales, échanges d'expériences et entraide entre membres de tous niveaux.
Chronologie Complète de l'Indicatif HB9V
Voici la chronologie détaillée qui retrace l'évolution de l'indicatif HB9V dans le contexte plus large de l'histoire du radioamateurisme suisse :
Début du radioamateurisme en Suisse, sans cadre légal. Les premiers expérimentateurs choisissent librement leurs indicatifs.
Première loi sur la télégraphie et la téléphonie entre en vigueur, introduction des autorisations d'émission officielles.
Jacques Brocher, âgé de 16 ans, construit son premier poste à galène et capte les signaux horaires de la Tour Eiffel
Jacques Brocher fonde le Radio-Club Genevois (futur HB9G) à l'âge de 18 ans
Heinrich Degler obtient le premier indicatif officiel suisse : H9XA (deviendra HB9A). Il fondera plus tard l'USKA.
Madeline Moret obtient la huitième concession suisse avec l'indicatif H9XF (deviendra HB9F), devenant une pionnière féminine du radioamateurisme.
Passage historique des indicatifs H9Xx à HB9x pour les radioamateurs suisses. Introduction officielle du préfixe "HB" pour la Confédération Helvétique. La Suisse compte 10 radioamateurs licenciés.
Jacques Brocher reçoit son acte de concession et l'indicatif HB9V - "V comme Valentine"
Publication de la première liste officielle d'une vingtaine d'indicatifs HB9x. Jacques Brocher suit comme station officielle l'expédition stratosphérique du Professeur Auguste Piccard.
Jacques Brocher lance le Groupement Genevois des Amateurs sur Ondes Courtes (future section HB9G de l'USKA) et en devient le premier président
Jacques Brocher est élu président central de l'USKA lors de l'Assemblée Générale à Bâle
Jacques Brocher construit le transceiver portable "Lilliput" avec l'indicatif HB9V - Participation au National Mountain Day. Publication dans OLD MAN.
Liaisons remarquables réalisées par HB9V et HB9BW sur les bandes VHF
Jacques Brocher (HB9V) devient président du club HB9G - Présidence en pleine Seconde Guerre mondiale
Début de la Seconde Guerre mondiale. Le matériel radio de Jacques Brocher est séquestré, comme celui de tous les radioamateurs suisses.
Fin de la Seconde Guerre mondiale. Utilisation temporaire du préfixe HB7 pour les tests de reprise de l'activité radioamateur (environ 30 stations participent).
Attribution des mystérieuses "Fabriklizenzen" (licences de fabricants) avec préfixe HB8. On compte 18 concessions HB8Vx, toutes en Suisse allemande.
Jacques Brocher s'intéresse à la télévision et préside le Comité Genevois pour la Télévision
Délégué à la Commission Fédérale pour l'étude des questions culturelles se rapportant à la Télévision
Jacques Brocher reprend l'activité radioamateur après 25 ans d'interruption. Il trafique sur 145 MHz et les bandes décamétriques.
Introduction des deux types de concessions : complète (HB9Axx avec morse) et technicien (HB9Mxx puis HB9Pxx, VHF/UHF uniquement).
Cinquantenaire de l'USKA : utilisation spéciale du préfixe HB7 (les radioamateurs peuvent remplacer le "9" de leur indicatif par un "7").
Décès de Jacques Brocher (HB9V) à l'âge de 84 ans - Après une vie consacrée au radioamateurisme et à l'innovation technique
Réorganisation majeure du système d'attribution des indicatifs. Distribution par les 17 Directions d'Arrondissement des Téléphones (DAT) régionales.
700e anniversaire de la Confédération suisse : utilisation du préfixe spécial HE7.
L'OFCOM (Office Fédéral de la Communication) prend en charge la gestion centralisée des indicatifs pour toute la Suisse.
Introduction de la licence "novice" HB3xxx à puissance limitée (100W), facilitant l'accès au radioamateurisme. Utilisation du préfixe HB2 pour célébrer le passage en l'an 2000.
Suppression historique de l'obligation de maîtrise du code morse pour la licence complète HB9, alignant la Suisse sur les pratiques internationales modernes.
Réattribution officielle de l'indicatif HB9V au Club des Radioamateurs Vaudois par l'OFCOM - Après 89 ans, l'indicatif retrouve vie et perpétue son héritage historique.
Conclusion : Un Héritage Vivant
L'histoire de l'indicatif HB9V est intimement liée à l'évolution du radioamateurisme en Suisse, reflétant plus de cent ans de passion pour la radio et les communications. De Jacques Brocher qui construisait son transceiver "Lilliput" en 1936 et présidait le club HB9G en pleine Seconde Guerre mondiale en 1942, jusqu'à sa réattribution au Club des Radioamateurs Vaudois en 2025, cet indicatif incarne près de neuf décennies d'innovation technique, de camaraderie et d'exploration des possibilités offertes par les ondes radio.
Ce parcours historique nous rappelle que le radioamateurisme a toujours été une activité résiliente, capable de s'adapter aux changements technologiques, aux évolutions réglementaires et aux défis de chaque époque. Des premiers pionniers qui construisaient leurs émetteurs à lampes dans les années 1920, aux radioamateurs modernes qui explorent les modes numériques sophistiqués et les liaisons par satellites, l'esprit d'expérimentation et de découverte demeure intact.
Aujourd'hui, HB9V représente bien plus qu'un simple indicatif technique. C'est un symbole de l'héritage radioamateur vaudois et suisse, un pont entre les pionniers d'hier et les innovateurs de demain. C'est aussi une communauté active, accueillante et dynamique qui continue de promouvoir l'expérimentation technique, l'apprentissage continu, les échanges internationaux et les valeurs de partage qui caractérisent le radioamateurisme depuis ses origines.
Le canton de Vaud, et particulièrement Lausanne, qui fut un centre névralgique du radioamateurisme suisse dès les années 1920 avec des pionniers comme Madeline Moret (HB9F), maintient cette tradition d'excellence. L'infrastructure moderne développée par HB9V depuis 2025, combinant répéteurs analogiques et numériques, réflecteurs YSF, passerelles multiprotocoles et documentation technique de qualité, témoigne de cette continuité dans l'innovation.
L'indicatif HB9V continuera d'évoluer avec son temps, embrassant les technologies futures tout en préservant l'esprit d'innovation, de camaraderie et de service qui a toujours caractérisé le radioamateurisme. Que vous soyez un radioamateur expérimenté cherchant à renouer avec vos racines, un passionné de technique attiré par les communications radio, ou simplement un curieux intéressé par ce hobby fascinant, l'histoire de HB9V vous invite à découvrir ou redécouvrir la magie des ondes radio.
Pour les nouvelles générations de radioamateurs, HB9V représente une opportunité unique de s'inscrire dans une tradition centenaire tout en participant à l'avenir des communications. Dans un monde de plus en plus connecté par Internet et les technologies numériques, le radioamateurisme offre une alternative unique : la possibilité de communiquer directement, sans infrastructure intermédiaire, en exploitant les phénomènes naturels de propagation des ondes radio pour établir des liaisons à travers continents et océans.
Ressources et Références
Pour Aller Plus Loin
Si cet article a éveillé votre intérêt pour l'histoire du radioamateurisme ou pour l'activité elle-même, voici quelques ressources utiles :
- Site officiel HB9V : hb9v.ch - Tutoriels techniques détaillés, informations sur le club, calendrier d'activités
- OFCOM : Office Fédéral de la Communication - Réglementation suisse, informations sur les examens, plan de bandes
- USKA : Union Suisse des Amateurs d'Ondes Courtes - Organisation nationale, cours de préparation, revue technique
- Archives historiques : T. & R. Bulletin de la Radio Society of Great Britain (archives des années 1920-1930)
Comment Devenir Radioamateur en Suisse
Si cet article vous a donné envie de rejoindre la communauté radioamateur et de contribuer à écrire la suite de cette histoire, voici les étapes pour obtenir votre propre indicatif :
- Contactez un club local : Rapprochez-vous du club HB9V pour le canton de Vaud, ou d'un autre club de votre région. Les clubs organisent régulièrement des journées portes ouvertes et des démonstrations.
- Suivez des cours de préparation : Participez aux cours organisés par l'USKA ou les clubs régionaux. Ces formations couvrent la théorie électrique, la réglementation, la technique radio et les procédures opérationnelles.
- Choisissez votre niveau de licence : Licence HB3 (novice, 100W) pour commencer, ou directement HB9 (complète, 1000W) si vous souhaitez tous les privilèges dès le départ.
- Passez l'examen OFCOM : L'examen se déroule à Bienne et couvre les connaissances techniques et réglementaires. Aucune épreuve de morse n'est plus requise depuis 2003.
- Recevez votre indicatif personnel : Une fois l'examen réussi, l'OFCOM vous attribue votre indicatif unique (HB3xxx ou HB9xxx selon votre licence).
- Commencez vos QSO : Lancez-vous dans l'aventure ! Contactez d'autres radioamateurs, participez aux activités du club, expérimentez différents modes et bandes de fréquences.